1781

UN OPÉRA CONSTRUIT EN DEUX MOIS

L’Opéra de la Porte Saint-Martin voit le jour en 1781, sur décision de la Reine Marie-Antoinette. Sa construction par l’architecte Lenoir fut réalisée en deux mois seulement. Pour respecter la royale exigence, Lenoir a mobilisé des centaines de compagnons et de corps de métiers, travaillant jour et nuit. Première pierre le 26 Août, inauguration officielle le 26 Octobre, en présence de la Reine. C’est à Auguste Vestris, le plus célèbre danseur de l’époque, que revint l’honneur de cette première représentation. Hélas, douze ans plus tard, le 27 Juillet 1794, la troupe lyrique quitte les locaux pour le nouvel opéra de la place Louvois, sonnant le glas de la Porte Saint-Martin.

1831

L'OPÉRA DEVIENT THÉATRE

Après quelques années d’oubli, l’Opéra de la Porte Saint-Martin renaît sous le nom de Théâtre de la Porte Saint-Martin, grâce à un acteur-auteur, Dumaniant, qui le rachète au domaine national. Tout au long du premier et du second empire, le Tout-paris s’y montrera et applaudira des spectacles très variés. En 1831, le Théâtre trouve enfin sa véritable vocation en devenant le temple du Drame romantique sous la houlette du talentueux et fantasque Harel. Le succès populaire est immense. Les auteurs connus accourent. Les plus grands comédiens sont sur scène. Alexandre Dumas, Victor Hugo y présentent leurs meilleures pièces devant un public ravi. Mais l’équilibre financier fait défaut et Harel doit jouer de toute son aura, pour éviter la saisie et continuer à monter des spectacles avec brio… Il disparaîtra dans le dénuement et la solitude à la Maison de santé de Châtillon.

1873

APRÈS L'INCENDIE, LE RENOUVEAU

Construit en deux mois, le Théâtre de la Porte Saint-Martin va disparaître en quelques heures dans les flammes de la Commune de Paris. Il renaît de ses cendres deux ans plus tard, en 1873, renouant avec l’affection des parisiens pour ce lieu mythique. Des pièces exceptionnelles furent créées dans les années suivantes : Cyrano de Bergerac (1897), Les Deux Orphelines, Les Misérables, Théodora, Chanteclerc… qui contribuèrent à la réputation de qualité des auteurs et des comédiens français jusqu’au 20ème siècle. Des pièces classiques sont jouées par des jeunes comédiens assistés d’acteurs confirmés tels que Mélingue, Coquelin, Mounet-Sully, Sarah Bernhardt, en dehors des heures habituelles des représentations. L’histoire retiendra que les matinées classiques ont été créées à la Porte Saint-Martin.

LES ANNÉES 60

LES COMÉDIES MUSICALES

À partir des années 60, le Théâtre de la Porte Saint-Martin reprend une place de tout premier rang et participe au renouveau culturel amené par les mouvements de mai 68 : Hair, Gospel, Mayflower y sont créés en France révélant de nouveaux talents venus de tous les horizons de la création artistique. De nombreux shows musicaux y furent présentés : Carole Laure et Lewis Furey, Harlem Swing (de Fats Waller), La petite boutique des horreurs, ballets Coppelia et Carmen de Roland Petit, spectacle du mime Marceau, opérettes Pacifico avec Bourvil et Georges Guétary, Envoyez la musique d’Annie Cordy, Comédies La Belle Arabelle des Frères Jacques et Francis Blanche, Qui est cette femme ? avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Oscar avec Louis de Funès, Pas d’Orchidées pour Miss Blandish de Robert Hossein, Ténor avec Michel Leeb… Le Théâtre classique trouve également sa place dans cette programmation exceptionnelle avec les représentations des Trois mousquetaires (Grenier-Hussenot), La Dispute (Patrice Chéreau), Tartuffe (Roger Planchon), L’Ecole des Femmes, Le Misanthrope, Dom Juan (Antoine Vitez)… La Comédie-Française y présente même Les Femmes savantes, Esther, Monsieur Chasse, Le Dialogue des Carmélites

LES ANNÉES 90

DES SUCCÈS POPULAIRES

Les spectacles des dix dernières années ont été particulièrement salués par le public et la critique comme par exemple : La Peste d’Albert Camus, le Misanthrope de Molière, Célimène et le Cardinal de Jacques Rampal, Knock de Jules Romains.
Jusqu’à la fin des années 90, le Théâtre de la Porte Saint-Martin connaît encore de nombreux succès populaires, avec 400 représentations de Qui sait tout et Grobéta de Coline Serreau (quatre Molières), Lapin-Lapin toujours de Coline Serreau (un Molière), Master Class de Terrence Mac Nally, mis en scène par Roman Polanski, Bertrand Blier créé les Côtelettes mis en scène par Bernard Murat, Une journée particulière d’Ettore Scola, puis le Bel air de Londres de Dion Boucicaut.
Le siècle s’achève tandis que le Théâtre de la Porte Saint-Martin présente Un Fil à la Patte mis en scène par Alain Sachs. Cette même année, Francis Huster joue J’adore la vie d’Octave Mirbeau puis reprend La Peste. L’Ultima Recital (Molière 1999 du Meilleur spectacle musical), juste avant la reprise de la célèbre comédie musicale Chantons sous la pluie.

AUJOURD'HUI

UNE PROGRAMMATION SANS CLIVAGE

Depuis plusieurs saisons, Jean Robert-Charrier s’attache à créer des ponts de programmations entre les secteurs Privé et Public en invitant notamment des grands noms de la mise en scène française et internationale tels que Catherine Hiegel, Joël Pommerat, Laurent Pelly, Dominique Pitoiset ou encore Peter Stein, Alain Françon, Michel Fau, Georges Lavaudant...
Après avoir produit des spectacles exigeants et populaires ces dernières années (Les Femmes Savantes avec Bacri-Jaoui et Le jeu de l’amour et du Hasard avec Vincent Dedienne, Laure Calamy… mis en scène par Catherine Hiegel, Le Tartuffe avec Michel Fau et Michel Bouquet… ), Jean Robert-Charrier souhaite poursuivre son travail de production de grands textes du répertoire.


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